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Civilisation

 

Merveilles aquatiques
Fêtes et jeux
Paroles et musiques
La splendeur des Mamelouks
La ville musulmane
Au coeur de la ville : la mosquée
Les caravansérails
La cité des morts
Le fayoum
Le village des artisans
Histoire d'eau
L'art copte : forme et couleur
Le désert du Sinaï
Le palmier, arbre de vie
 

Merveilles aquatiques

 
Le récif corallien

Les grandes barrières coraliennes se sont formées à partir de minuscules cellules : les polypes. Associés en colonie, ils se fixent sur les squelettes de leurs prédécesseurs ou sur un support calcaire et, au fil du temps, forment le récif corallien. Celui-ci ne peut se développer que dans des eaux chaudes, très pures et suffisamment salées. Les Romains exploitaient des pécheries de la mer Rouge dont le corail était utilisé en colliers auxquels on attribuait des vertus prophylactiques; cette croyance s'est perpétuée tout au long du Moyen-Age. De nos jours, le corail sert encore à la joaillerie.

 
Les poissons

De très nombreux poissons vivent aux abords des récifs, où ils trouvent nourriture et abri. Les bancs de chétodons aux couleurs éclatantes glissent devant les mérous rouges et les murénes, dissimulées dans des anfractuosités. Les poissons-perroquets et les poissons-clowns qui, comme les labres, se nourissent de coraux, offrent de remarquables nuances colorées aux plongeurs. Mais les plus spectaculaires restent les prédateurs : grandes raies, requins et barracudas dont les déplacements rapides et solitaires font d'innombrables victimes chez les poissons-libellules, les scalaires et bien d'autres espéces.

 
Les invertébrés

Eponges, actinies (anémones de mer), crevettes, oursins, tridacnes géants, ajoutent encore à la diversité biologique du récif corallien. Indispensables à son équilibre, tous jouent un réle particulier dans sa survie, par exemple celui de filtre pour les éponges. Les anémones de mer, au corps charnu et diversement orné selon l'espèce, figurent parmi les plus beaux animaux marins. Leurs tentacules rétractiles, peuplés de cellules venimeuses et urticantes appelées nématocystes, servent parfois d'abri à certaines variétés de poissons comme le poisson-clown.

 
Les mangroves

Ces foréts littorales, composées de palétuviers maritimes, sont une des plus étranges formations végétales. Les palétuviers se soutiennent dans la vase par d'innombrables racines-échasses qui retiennent les sédiments et permettent le développement d'un écosystème unique. On observe d'abord une zone immergée presque en permanence et à végétation rare, puis, sur un sol recouvert seulement lors des marées importantes, la formation de buissons et enfin, dans une aire de salinité plus faible, des arbres enchevétrès où vivent des milliers de poissons, d'invertébrés et d'oiseaux. Les mangroves du sud du Sinaé sont les plus septentrionales du monde. Les pluviers, les aigrettes blanches et grises, les spatules, les hérons striés et les bécasseaux y séjournent en permanence ou au cours de leurs migrations hivernales. De grandes tortues marines viennent pondre sur les plages voisines des mangroves où se proméne réguliérement l'acanthodactyle doré, un des plus beaux lézards de la planète.

 
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Fêtes et jeux

 
Les loisirs du quotidien

La pratique du sport demeure marginale et réservée aux élites fréquentant les sporting clubs légués par les Anglais. Seul le football jouit d'un réel engouement populaire. Le café demeure pour les hommes un lieu essentiel de la sociabilité. Les femmes elles-même fréquentent depuis peu certaines cafétérias et les fast-foods des centres-villes. Le cinéma attire une foule jeune et masculine qui anime les séances de commentaires, quolibets ou sifflets adressés aux personnages du film. Le vendredi, lors des jours fériés, et notamment pour Cham el-Nessim, la féte du Printemps héritée de la tradition pharaonique, les rares espaces verts et les sites archéologiques sont envahis par les familles qui y pique-niquent joyeusement, vétues d'habits neufs.

 
Les nuits de ramadan

Le mois de ramadan est propice à la ferveur religieuse, mais aussi aux activités culturelles et artistiques. La télévision a désormais confisqué une partie des manifestations accompagnant le mois sacré; elle produit pour l'occasion des programmes religieux, des feuilletons à succés et des émissions de variétés, charades illustrées en danses et en chansons par un animateur. La vie culturelle connaît une nette accélération, dans la capitale comme en province : pièces de théétre, manifestations folkloriques, expositions d'art ou soirées poétiques ponctuent les nuits de ramadan. La féte n'en existe pas moins dans la rue. Les quartiers centraux ou religieux s'animent tout particuliérement, surtout au moment de la rupture du jeéne. Les commerces sont ouverts fort tard dans la nuit, tout comme les cafés et les restaurants. Les réjouissances prennent fin au petit matin avec le passage du mousaharati qui invite les fidéles au souhour, dernier repas avant la reprise du jeûne.

 
Les mouled

Il est peu de villages ou de quartiers en Egypte qui n'aient leur mouled. Féte religieuse commémorant le jour anniversaire du Prophète, d'un membre de sa famille ou d'un Saint, ces manifestations rassemblent des foules parfois immenses. Les confréries soufies sont particuliérement assidues. Leurs affiliés se déplacent de mouled en mouled, dressant des tentes où ils accueillent et honorent de leur hospitalité les nombreux visiteurs. Le soir s'y déroule le zikr, une technique essentielle de la voie soufie visant à l'extase mystique. La sacralité des mouled s'accomode fort bien de la féte profane : défilés bariolés, stands de tir, jeux de force, balanéoires pour les enfants constituent des attractions majeures. Des marchands ambulants vendent des cotillons, des friandises et des poupées en sucre habillées de papier doré. Comme lors des nuits de ramadan, certains cafés accueillent chanteurs et conteurs, et le public renoue pour l'occasion avec le répertoire classique de la culture arabo-musulmane.

 
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Paroles et musiques

 
Du tarab aux variétés

C'est au début du XXème siécle qu'une musique égyptienne se dégage de la musique de cour de tradition arabo-ottomane, qui demeure l'apanage des élites. Sayyid Darwich (1892 - 1923) compose une musique savante mais innove en proposant aussi un théétre chanté et des ritournelles encore connues de bien des Orientaux. L'ensemble musical traditionnel cède la place à une formation à l'européenne où figurent néanmoins le oud (luth), le qanoun (cithare) et le riqq (tambourin). Désormais, la musique arabe s'inspirera des concepts européens. Mohammed Abd el-Wahab, Farid el-Atrach, Abdel Halim Hafez et Oum Kalsoum sont les figures majeures de cette musique modernisée. Leur renommée repose sur leur talent vocal mais aussi sur leurs capacités à susciter le tarab, notion complexe qui désigne la gamme des émotions nées de l'écoute de la musique et de la poésie, allant de la délectation intellectuelle à l'émoi et à l'extase. La génération du tarab, toujours écoutée et appréciée, est aujourd'hui remplacée par des chanteurs produisant une musique de variétés peu créative mais populaire.

 
Les chants sacrés

La mystique soufie entretient une tradition vivante de musique vocale. Lors des mouled et pour le zikr, la poésie à la gloire du Prophète et des Saints et à l'honneur. Certaines confréries proscrivent tout usage d'instruments de musique : le poéme (qasida) accompagnant le zikr est alors récité et non chanté. D'autres font usage de la flûte ou du tambourin, mais les castagnettes sont honnies car utilisées essentiellement par les danseuses du ventre.

 
Contes et conteurs

A la poésie savante des soufis fait écho la riche tradition orale des poémes en langue dialectale, des vies des Saints musulmans et chrétiens et des gestes arabes les plus fameuses. La tradition des conteurs subsiste en Haute-Egypte; la plupart d'entre-eux sont originaires de la région de Qena (Nord de Louqsor). Des musiciens jouant du tambourin ou du hautbois (mizmar) rythment la récitation chantée par le rhapsode de poémes qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers de vers, et dont les épisodes sont donnés sur trois ou cinq jours. Alors qu'ils étaient autrefois sollicités pour accompagner le travail aux champs ou les veillées, pour animer les fétes familiales, les conteurs ne se produisent plus guére aujourd'hui que lors des mouled. Les rares rhapsodes actuels, forts égés, ne seront sans doute pas remplacés. De même, la connaissance du poéme par l'auditoire se perd, alors que la performance du poéte ne peut étre appréciée que si la trame en est bien connue.

 
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La splendeur des Mamelouks

 
Au carrefour des traditions du monde

Réalisés pour les commanditaires venus des quatre coins du monde, les monuments mamelouks témoingnent d'influences architecturales fort diverses. Les méthodes de construction des voûtes et des coupoles en pierre s'inspirent de l'architecture byzantine de Syrie, tout comme la forme des fenêtres et des ouvertures. L'ornementation extérieure des coupoles, sur lesquelles semblent apposée une résille d'entrelacs ou de motifs géométriques, dénote l'influence de celle d'Asie centrale, recouvertes d'un décor de céramique. Les arcs outrepassés sont empruntés à l'Afrique du Nord. Quand aux minarets, ils montrent une influence syrienne dans leur base carrée, et persane pour leurs parties supérieures, cylindriques ou polygonales. Empruntant à toutes ces traditions, les monuments mamelouks auraient pu n'étre que des agrégats malhabiles d'éléments disparates. Il n'en fut rien : les émirs du Caire surent créer un style qui leur était propre.

 
Un style mamelouk

En découvrant les monuments mamelouks du Caire, on est frappé par l'absence totale de symétrie des façades. Le portail d'entrée y est rejeté sur un côté, parfois dans un renfoncement, ou sur un plan oblique. Une asymétrie que l'on retrouve dans la position de la coupole ou encore du minaret, le plus souvent unique. même lorqu'il y en a deux, ils n'encadrent jamais la faéade ou la coupole. Loin de créer un quelconque déséquilibre, ce rejet de la symétrie contribue au contraire à l'harmonie du volume d'ensemble. Une harmonie que souligne la verticalité des hautes faéades, laissées le plus souvent nues, à l'exception parfois d'un bandeau épigraphié qui rappelle la grandeur du commanditaire. Ces faéades sont simplement ornées d'arcs, dans un dispositif qui rappelle les églises byzantines, ou creusées de profondes stries, chef-d'oeuvre de simplicité et d'efficacité qui ne sont pas sans évoquer les recherches architecturales modernes.

 
Le goét pour la décoration

Les Mamelouks ne seraient pas musulmans s'ils n'avaient pas développé un vif goét pour les arabesques ou les motifs géométriques déclinés à l'infini. Cette ornementation se limite cependant à quelques parties bien circonscrites de leurs monuments : le minaret, le portail, la coupole. L'art ornemental, les Mamelouks, fabulesement enrichis par les domaines agricoles qui leur étaient attribués en fiefs, le réservérent à leur usage pour embellir leur cadre de vie : cuivres incrustés d'or et d'argent, verres émaillés, bois ouvragé pour les moucharabiehs et les lambris de leurs palais.

 
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La ville musulmane

 
Espace public, espace privé

La ville musulmane conduit progressivement de l'espace public (le souk, la Grande Mosquée), à un univers privé, celui des quartiers, où les familles sont retranchées derrière leur les hauts murs de leurs maisons. Dans la Qahira fatimide, c'est le palais du sultan qui occupait la position centrale, et les quartiers furent répartis entre les divers régiments. Ce n'est qu'avec la période ayyoubide, à la fin du XIIème siécle, que la physionomie du Caire rejoignit celle des grandes cités de l'Orient musulman : c'est alors el-Khalili, avec sa répartition traditionnelle par types d'activités qui existe toujours, et tout autour des quartiers d'habitation peuplés d'artisans et de commeréants.C'est aussi à cette époque que prirent forme le quartier juif et les quartiers chrétiens de la ville.

 
A chacun son quartier

Autrefois, chaque quartier ouvrait sur une des artères principales de la ville par une porte unique, que l'on fermait la nuit pour des raisons de sécurité. Au-delà de cette entrée, le réseau des ruelles se divisait en allées de plus en plus étroites se terminant en impasse. Les quartiers étaient habités chacun par une population homogéne, de même origine religieuse ou ethnique, ou pratiquant le même type d'activités. Autant d'entités autonomes ayant chacune ses commerces, ses bains, ses lieux de culte. Dans le Caire médiéval, ces quartiers constituaient de véritables havres de sécurité oé, tous les habitants se connaissant, il était facile de repérer un intrus.

 
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Au coeur de la ville : la mosquée

 
L'héritière des villas antiques

A l'origine des mosquées, la maison du Prophète à Médine : une habitation aménagée à la maniére gréco-romaine où les diverses pièces sont disposées autour d'une cour. A l'ombre de l'une des ailes du portique, les premiers musulmans, alignés céte à côte en direction de Jérusalem puis de La Mecque, se prosternaient sous la direcion de Mahomet. Le nombre de fidéles grandissant, le portique s'avéra rapidement trop exigu. Il fallut le prolonger vers la cour d'une deuxiéme aile, puis d'une troisiéme. Le plan des mosquées classiques était né : une succesion de nefs paralléles au mur de qibla, le mur indiquant l'orientation de la prière.

 
Une religion égalitaire

Dans les mosquées, pas de siège réservé au seigneur ou aux dignitaires comme ce fut longtemps le cas dans les églises chrétiennes. L'ensemble de la communauté s'y retrouve entre pairs, riche commerçant et humble portefaix au coude à coude avec l'intellectuel et l'artisant. Pieds nus en signe d'humilité. Une fraternité qui évoque à chacun les premiéres heures de l'islam lorsque les compagnons du Prophéte devaient défendre leur foi les armes à la main. Seules les femmes bénéficiaient d'un endroit réservé, les prosternations de la prière musulmane interdisant, pour des raisons de décence, la promiscuité entre les sexes. Au dessus de la mase des croyants s'élève le minbar, la chaire d'oé l'imam prononce la kutba, le préche du vendredi.

 
Un îlot de lumière dans la médina

Contrairement aux églises chrétiennes, la mosquée n'ocupe pas un espace consacré. Elle peut se réduire à un simple oratoire que seul signal de l'extérieur le haut-parleur qui convie les habitants du quartier aux cinq prières quotidiennes. Il en va tout autrement pour la Grande Mosquée, où l'ensemble de la communauté est supposée se rassembler pour la prière de midi le vendredi, jour saint de la semaine musulmane. Sa fonction et le prestige lié à son ancienneté lui valent parfois une aura de sainteté et c'est à elle que sont réservés les dons des bienfaiteurs de la communauté. Située au beau milieu de la ville, elle ne signale véritablement de l'extérieur que par son minaret. Maisons et boutiques dissimulent même son mur d'enceinte, contre lequel elles viennent s'appuyer. Le dégagement de l'édifice pour l'offrir entiérement à la vue n'est le plus souvent que le résultat d'aménagements modernes. Ainsi, le violent contraste entre les ruelles où le soleil ne pénétre que parcimonieusement et la vaste cour baignée de lumiére marque spéctaculairement le passage du monde profane, aux horizons limités, au domaine du divin, où le regard peut se perdre dans l'immensité du ciel désormais ouvert.

 
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Les caravansérails

 
Pour le confort des marchands

Connues depuis l'époque mamelouke, les wakalas du Caire ont conservé à travers les siécles une même dispositions d'ensemble. Ouvrant sur la rue par une porte monumentale, elles s'organisaient autour d'une vaste cour centrale, souvent dotée en son centre d'une fontaine et parfois d'un petit oratoire. Tout autour du rez-de-chaussée ouvraient les magasins où les commeréants entreposaint leur marchandise, ainsi que des écuries pour leurs animaux. Les étages étaient occupés par des pièces d'habitation. Dans certains cas, ces pièces, disposées sur plusieurs niveaux, formaient d'agréables appartements, pourvus de sanitaires et dotés chacun d'une terrasse privée.

 
Au centre de l'activité économique

Les wakalas constituent au Caire, l'exemple type de l'immeuble de rapport : elles étaient en effet construites par des particuliers qui tiraient de confortables revenus des loyers payés par les marchands. Pour cette raison, elles furent souvent déclarées waqf, cette disposition leur permettant d'entretenir une fondation pieuse tout en leur évitant d'étre frappées de taxes. Leur administration était assurée par le propriétaire lui-même, par un gérant agissant en son nom ou encore par le gestionnaire du waqf. La gestion quotidienne était assurée par un gardien dont le logement et les bureaux étaient généralement situés dans la porte monumentale : c'est lui qui percevait les loyers et garantissait la sécurité des lieux. Destinées aux commerces de gros, les wakalas étaient spécialisées dans un même type d'activités.

 
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La cité des morts

 
Des vivants et des morts

Pour les Occidentaux, vivre parmi les morts parait choquant. Il en va bien différemment de la tradition musulmane. Les nécropoles sont depuis toujours des lieux de promenade, d'agréables espaces verts, où l'on ne dédaigne pas de venir pique-niquer en famille. Depuis les Fatimides jusqu'é l'époque mamelouke, les nécropoles du Caire n'ont cessé de s'étendre, jusqu'é constituer à la veille de la conquéte ottomane une véritable ville dont la population était comparée par certains voyageurs à celle d'Alexandrie. C'est qu'au fil des siécles se construisirent, à cété des sépultures, mosquées, madrassas et autres fondations pieuses, peuplées par une population permanente à laquelle s'ajoutait celle des gardiens des cimetiéres. A l'époque mamelouke, on y édifia même de véritables palais, où l'on venait volontiers passer en prière la nuit du jeudi au vendredi.

 
La lente intégration à la ville

Lorsque débute la période ottomane, les nécropoles du Caire ont atteint leur expansion maximale. Plus tard, Mohamed Ali prend des mesures visant à interdire l'habitat permanent dans les cimetiéres. Dans le même temps, il ordonne la construction, dans la nécropole Sud, d'un immense mausolée familial ; son exemple est suivi par les hauts dignitaires et les bougeois de la ville qui y aménagent leurs propres sépultures. Dés le milieu du XIXéme siécle, la pression démographique de la ville en pleine expansion trouve son exutoire dans les nécropoles. Entre les zones occupées par les tombeaux se créent des quartiers d'habitation où trouvent réfuge les plus démunis, exclus d'une ville qui connaét une spéculation immobiliére sans précédent ; ils sont rejoints par la masse des nouveaux arrivants venus des campagnes. Croque-morts et gardiens de tombes s'arrogent en toute illégalité la mainmise sur le domaine des mortset concédent, moyennant finance, le droit de s'y installer. Bien qu'illégale, cette occupation des cimetiéres est largement tolérée par les autorités, quand elle n'est pas indirectement favorisée : ainsi, en 1917, est créée une ligne de tramway reliant la nécropole de l'imam Chaféi au centre-ville, consacrant ainsi l'intégration du quartier au tissu urbain.

 
La Cité des Morts aujourd'hui

Grossi par certains articles de presse, qui avancent parfois le chiffre de 2 millions d'habitants, le phénoméne ne concernerait, selon les études les plus récentes, que 200 000 à 300 000 personnes. Encore faut-il y distinguer les occupants des sépultures elles-mêmes, et ceux des élots d'habitation, construits entre les mausolées et les cimetiéres. Refuge des plus pauvres à partir du milieu du XIXéme siécle, les nécropoles ont longtemps été considérées comme le repaire de délinquants et de trafiquants de drogue. Leur population actuelle s'éloigne de ces clichés : les "pas de porte" exigés par les croque-morts, qui détiennent toujours la haute main sur les lieux, détournent les plus pauvres du cimetiére : habiter une tombe n'est plus à la portée de toutes les bourses (prés de la moitié sont équipées d'électricité et d'eau courante). D'ailleurs, prés de la moitié des occupants des sépultures sont artisans ou fonctionnaires subalternes.

 
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Le fayoum

 
Les chasses royales

L'actuel lac Qaroun qui limite l'oasis au Nord n'est que le reliquat de la mer intérieure qui recouvrait, encore à l'époque pharaonique, la vaste dépression du Fayoum. Elle était alimentée par un bras du Nil, le Bahr el-Youssouf. Seul émergeait un plateau central qui abritait la ville de Shedet, que les Grecs nommèrent Crocodilopolis en raison du culte au dieu-crocodile Sobek. Le reste n'était que fourrés et marécages où le roi et les nobles de la cour venaient pêcher et chasser les oiseaux aquatiques. Ces paysages lacustres furent l'une des sources d'inspiration des artistes qui réalisaient les traditionnelles scènes de chasse et de pêche figurant sur les parois des tombeaux.

 
Les travaux d'assèchement

Au Moyen Empire, Sésostris II ordonna les premiers travaux d'assèchement : il canalisa le Bahr el-Youssouf et aménagea un réseau de canaux. Les travaux furent achevés sous le règne de son peti-fils Amenemhat III qui en retira toute la gloire : déifié, il fit l'objet d'un culte jusqu'à l'époque gréco-romaine sous le nom de Lamarès. L'assèchement définitif de la région est à mettre au compte du lagide Ptolémée II : le Fayoum devint une des plus riches zones agricoles de l'Egypte, semée de localités appelées "les villages de Sobek" qui, chacune, vénérait un crocodile sacré. C'est dans ce nome, rebaptisé Arsinoé par Ptolémée en l'honneur de sa soeur et épouse, que Strabon put voir les seuls oliviers du pays et goûter le vin que l'on y produisait en abondance.

 
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Le village des artisans

 
Une communauté étroitement surveillée

Au moment de sa plus grande expansion, sous la XIXème dynastie, le village de Deir el-Médina regroupait environ 1 200 habitants : 120 ouvriers et leurs familles, en majorité des Egyptiens, mais aussi des étrangers, Asiatiques ou Africains. Tous étaient soumis à une rigoureuse surveillance : ayant une parfaite connaissance des hypogées royaux, de leur emplacement et de leur disposition, interdiction leur était faite de quitter les limites de leur village. Même pour se rendre aux puits ou au chantier de la Vallée des Rois, ils étaient surveillés par leurs gardiens nubiens. Pour plus de précautions, le village était entouré d'un mur d'enceinte dont les portes étaient fermées la nuit.

 
Le travail quotidien

La communauté des ouvriers de Deir el-Medina regroupait tous les spécialistes nécessaires à l'aménagement d'un hypogée royal : mineurs, maçons, plâtriers, dessinateurs, peintres, scribes,... Depuis leur village, ils partaient à leur chantier à 30 min de marche, par un sentier de montagnedont le tracé est toujours visible. Ils restaient dix jours sur place avant de revenir, toujours escortés de leurs gardes, à leur village où ils bénéficiaient d'une journée de repos. Les jours de fêtes religieuses étaient également chômés. Un scribe royal était chargé de superviser le travail, notant au jour le jour l'avancée des travaux. C'est lui également qui assurait l'approvisionnement du village, fourni par les domaines des grands temples funéraires de la Vallée. Un approvisionnement qui n'allait pas toujours sans difficulté aux périodes de troubles et qui suscita la première grève connue de l'Histoire.

 
La vie d'une communauté

Le grand nombre de documents mis au jour a permis de restituer la vie de cette communauté ouvrière. L'enfermement auquel elle était soumise la mit souvent à dure épreuve : vols, disputes, qui aboutissaient parfois au meurtre , adultères y étaient monnaie courante. Certains individus rebelles furent l'objet de procès : on a conservé les minutes de celui de l'un d'entre eux qui, accusé d'avoir pillé la tombe de Ramsès III, fut relâché en l'absence de preuves; des siècles plus tard pourtant, les archéologues retrouvèrent l'objet du délit, dissimulé dans sa tombe. Durant leurs jours de congés, les ouvriers s'acquittaient de leurs devoirs religieux, dans l'un des nombreux sanctuaires de leur village. C'était eux-même qui, à tour de rôle, remplissaient la fonction de prêtre. Mais leur prioncipale activité consistait à aménager, des années durant, leur propre tombe, au flanc de la colline qui surplombe le village à l'ouest. Le village de Deir el-Medina disparut au début de la XIXème dynastie.

 
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Histoire d'eau

 
Les canaux

Vers 3 500 - 3 400 av. JC, le climat de l'Egypte devient plus aride et la survie de la population dépend désormais uniquement du fleuve et de ses crues. On sait par de nombreux documents que l'innondation était aléatoire. Aussi, les Egyptiens prirent-ils l'habitude de creuser des canaux pour que le flot nourricier et son limon fertile se propagent le plus loin possible du lit du fleuve. L'entretien de ces ouvrages était, comme de nos jours, essentiel au succès de l'agriculture.

 
Chadoufs et saqias

Ingénieux système d'irrigation originaire de Mésopotamie, le chadouf fut introduit en Egypte vers 1 450 av. JC. Il tend à disparaître aujourd'hui au profit d'éléments plus performants, mais on en voit encore quelques-uns au bord des canaux. Le principe du chadouf consiste à planter en terre, au bord de l'eau, un support vertical dans lequel on installe une perche pouvant osciller dans tous les sens. Le gros bout de la perche est alourdi par une pierre ou une motte de terre. L'autre extrémité est munie d'un récipient attaché à une corde dont la longueur est calculée en fonction de l'éloignement de la surface de l'eau. Par un mouvement de contrepoids, on remplit le contenant et on le soulève jusqu'au niveau du sol à arroser.
La saqia, elle, est formée d'une première roue dont l'arbre d'un côté repose sur un mur et de l'autre est relié à un harnais. Sur la seconde roue, en partie immergée, sont attachés des godets qui plongent vides et ressortent remplis d'eau qu'ils déversent dans un canal ou dans une citerne. L'âne ou le bovidé aux yeux bandés tournant inlassablement pour actionner la saqia est l'une des images familières de l'Egypte rurale.

 
L'irrigation moderne

Née de la volonté de Mohammed Ali de réguler le débit du Nil, elle a commencé par la construction de barrages à Qanatir, au Nord du Caire. Ici, le fleuve se sépare en deux bras dont chacun a reçu un important ouvrage d'art. Ces longs travaux ont permis l'irrigation d'une vaste zone du Delta où s'est implantée la culture du coton. Plus au sud, les barrages de Nag Hammadi, d'Assiout, d'Esna et le premier barrage d'Assouan ont eu un retentissement important sur l'agriculture de ses provinces, favorisant, entre autres, le développement de la canne à sucre. Mais l'irrigation pérenne a aussi contribué à diffuser la bilharziose, une maladie parasitaire pouvant présenter des formes graves. La construction du barrage d'Assouan a enfin permis d'étendre l'irrigation à l'ensemble de la vallée du Nil et de concquérir de nouvelles terres, malgré certains effets négatifs (salinisation des terres, erosion). Ce sont les rizières qui ont bénéficié de la plus forte expansion, mais le pays manque toujours cruellement de terres cultivables.

 
De l'eau pour demain

Aujourd'hui, le barrage apparaît insuffisant face à la croissance démographiqueet aux risques de sécheresse. Or, l'aménagement de l'ensemble du bassin du Nil, qui permettrait d'augmenter les volumes d'eau disponibles, est impossible en raison des tensions politiques dans la région (hostilité de l'Ethiopie, guerre au sud du Soudan). Il ne reste à l'Egypte qu'à aménager son propre territoire (canal el-Salam dans le Delta, Nouvelle Vallée dans le désert Libyque) et à recourir à des méthodes d'irrigation plus économiques. La création de la Nouvelle Vallée devrait bénéficier d'une exploitation accrue du lac Nasser, mais cette eau fossile risque de s'épuiser à moyen terme. Ce qui ne rend que plus utopique le pharaonique projet qui consisterait à doubler le Nil depuis le lac Nasser jusqu'à la Méditerranée en utilisant la dépression de Qattara.

 
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L'art copte : forme et couleur

 
L'architecture copte

Les premières constructions coptes ne nous sont connues que par les sites funéraires (tombes de Bawit, Djamé, Bagawat) et par les églises et monastères construits à partir du Vème siècle. Les tombes s'inspirent directement de celles de la période gréco-romaine mais elles sont de dimensions plus modestes et abritent souvent toute une famille.

Les églises
Elles se caractérisent le plus souvent par un plan basical à trois nefs. Les constructions primitives comportent un nathex et sont parfois prolongées par un atrium. A partir du VIème siècle, sous l'influence de la Syrie et de l'Asie Mineure, une abside se développe autour de la niche culturelle qui ferme la nef centrale à l'est. Au VIIIème siècle, le choeur, réservé au clergé, est nettement séparé de la nef par un haut mur. A l'époque fatimide, les églises se multiplient en Egypte, se couvrant de coupoles et de voûtes, moins inflammables que les plafonds de bois jusque-là en vigueur. Sous les Mamelouks, les églises s'allongent et les coupoles se généralisent, à l'image des églises byzantines. Le choeur disparaît et l'autel est ramené dans la niche culturelle désormais séparée de la nef par l'iconostase. Cette structure est encore visible de nos jours dans la plupart des églises coptes.

Les monastères
Apparus en Egypte dès la fin du IVème siècle ou le début du Vème siècle, ils sont réalisés généralement en briques crues. Dépourvus de portes jusqu'à une époque récente, ils ne sont accessibles que par un ingénieux système consistant à hisser le visiteur par un siège que les moines actionnent à l'aide d'une poulie. Ils comprennent toujours au moins une église, un puits ou un réservoir, des cellules pour les moines, une boulangerie, une bibliothèque, une tour, un réfectoire, une cuisine, des ateliers et des latrines. Malgré de nombreux remaniements, les monastères coptes d'aujourd'hui obéissent toujours à ce plan.

 
La peinture murale

Les plus anciens exemples de décors muraux coptes se trouvent dans d'anciens temples (Abydos, Deir el-Bahari, Dendera, Louxor, Karna, ...) mais il n'en reste que de pauvres vestiges. L'iconographie mêle des scènes de l'Ancien Testament à des figures de saints et au thème de l'enseignement donné aux fidèles. Au VIème siècle, à Deir Abou Hennis, près d'Antinoë, les épisodes de la Bible et les figures de saints sont présentés sur plusieurs registres avec une certaine confusion, tandis qu'à Bawit et à Saqqara, entre le VIème siècle et le VIIIème siècle, apparaît l'usage des panneaux pour séparer les scènes. L'arrivée de l'islam ne semble pas avoir freiné l'élan des peintres coptes qui réalisèrent dans les monastères du Wadi Natroun de remarquables fresques caractérisées par des couleurs sourdes et une grande simplicité des lignes. Le monastère des Syriens (deir el-Baramos) est un exemple unique où s'expriment un style raffiné et une riche iconographie.

 
Les icônes

Beaucoup d'églises ont livré des panneaux peints sur bois qui complétaient l'architecture. Au monastère Saint Macaire dans le Wadi Natroun, ces décors sont encore d'un style proche de celui des portraits du Fayoum avec des contours linéaires très marqués. L'icône semble disparaître en Egypte entre le VIIème et le XVIIIème siècle sans que l'on puisse expliquer ce phénomène.

 
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Le désert du Sinai

 
Un sous-sol complexe

Au nord de la péninsule s'étendent de vastes dunes de sable et des dépôts d'origine quaternaire vieux d'environ deux millions d'années. Cette uniformité est interrompue vers le sud par le gebel Maghara, imposante masse de calcaire et de grè encore plus ancienne. Au centre se trouve le plateau de Tih, formé de l'ère tertiaire. Au sud, la présence de granit et de basalte, roches volcaniques par excellence, modifie radicalement le paysage qui devient montagneux et accidenté. C'est dans cette partie du Sinaï que se trouvent les principaux gisements de cuivre, de manganèse et de turquoise, exploités dès l'Antiquité. La bordure occidentale quant à elle renferme les réserves de pétrole et de gaz naturel dont on voit les installations de Ras Soudr à El-Tor.

 
Un climat contrasté

Chaud et sec dans les vallées, le climat est humide en hiver sur les pics des massifs du sud. De faibles précipitations hivernales permettent quelques cultures sur la côte méditerranéenne et dans les vallées des oueds, mais pour assurer un suivi à la production agricole, le recours à l'irrigation est indispensable. Sur le mont Moïse et sur ceux qui se situent à la même altitude, la température peut descendre au-dessous de zéro et c'est le seul endroit d'Egypte où l'on peut voir la neige.

 
Une faune inattendue

Si les reptiles y sont nombreux, en particulier la très venimeuse vipère à cornes, le désert est également peuplé de rongeurs, de quelques cervidés et d'oiseaux. Le daman, curieux mammifère ressemblant à une marmotte, possède une dentition qui le rapproche des rongeurs et des pachydermes. Le bouquetin promène ses grandes cornes noueuses sur les escarpements rocheux autour desquels tournoient des corbeaux et des passereaux au plumage rose argenté connus sous le nom de rose-lins. Au printemps et en automne, d'importantes colonies de migrateurs survolent la péninsule. Les rapaces y font halte et les cigognes s'y arrêtent deux fois par an.

 
Une flore extraordinaire

Plusieus dizaines de milliers d'espèces végétales ont été resencées dans la péninsule. Beaucoup d'entre-elles ne s'épanouissent qu'après la pluie, colorant le sable de vert, de jaune, de rose ou de bleu avant de disparaître en quelques jours. Seuls les acacias épineux, les palmiers et les coloquintes, dont les racines plongent très profondément en terre, survivent dans l'univers minéral chauffé à blanc du désert. Cà et là, on peut voir aux abords des oueds des buissons de moutarde aux fruits rouges et oblongs remplis de pépins.

 
Les tribus bédouines

Au Sinaï vivent quelque 50 000 bédouins, certains sédentarisés, d'autres encore nomades, répartis en une dizaine de tribus : les Mouzeina et les Sawhala partagent avec les Tabarin les terres du Sud; les zones centrales de la péninsule sont occupées par les Tiyaha, les Haweitat, les aheiwat et les Aleiqat; entre le canal de Suez et Rafah, les Ayaida, les Qatawiya et les Suwarka règnent en maîtres alors que les Gébélieh sont concentrès aux abords du monastère Sainte-Catherine. Mais la société tribale est aujourd'hui soumise à des changements profonds qui pourraient, à terme, faire disparaître son identité. Les bédouins abandonnent de plus en plus leur vie traditionnelle de pasteurs pour se mettre au service des touristes : ils servent de guides aux randonneurs et tiennent les haltes indispensables sur les routes du désert.

 
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Le palmier, arbre de vie

 
Eau et oasis

L'existence d'oasis est toujours liée à la présence de l'eau superficielle, amenée par des fleuves descendus de montagnes, ou d'une eau d'origine souterraine qui peut sortir, naturellement ou non, du sol. C'est pourquoi les oasis sont réparties en chapelet le long des vallées asséchées des déserts ou en couronne sur le rebord montagneux des dépressions désertiques.

 
Le palmier pour ciel

Adulte vers 12 ans, le palmioer dattier vit 20 à 200 ans et se multiplie par des rejets (un par an au maximum). Ses larges palmes, longues de 4 à 5 m, se déploient au-dessus des arbres fruitiers et des cultures maraîchères pour leur assurer des conditions favorables de développement. Elles filtrent le soleil et protègent des vents asséchants, empêchant ainsi l'avancée du désert. Elles seront plus tard utilisées comme combustible ou entreront dans la confection de nattes, paniers ou palissades coupe-vent, tandis que le tronc de l'arbre fournira, lui, du bois de charpente.

 
Un arbre d'abondance

Il faut compter 3 000 heures de soleil pour faire mûrir les dattes du palmier dattier. La production moyenne varie selon l'année de 30 à 100 kg par arbre. Sur les quelques 200 variétés existantes - toutes aussi nutritives les unes que les autres -, certaines sont exportées, tandis que d'autres constituent, avec le lait, la nourriture de base des habitants des oasis. Stockées bien au sec, les dattes peuvent se concerver plusieurs années.

 
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